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COVID-19 : comment les journalistes s’adaptent-ils à la crise?

Les effets de la COVID-19 se font sentir dans toutes les facettes de notre vie. Les entreprises du monde entier trouvent des moyens de s’ajuster en cette période difficile et sans précédent, les vidéoconférences deviennent la nouvelle norme et le gouvernement fédéral a commencé à restreindre les services non essentiels. Toujours en activité, et plus pertinentes que jamais, les salles de nouvelles cherchent à s’adapter, alors que le gouvernement demande aux entreprises de mettre en place toutes les mesures nécessaires pour préserver le bien-être de leurs employés

Au cours des dernières semaines, le cycle de l’information a évolué plus rapidement que jamais auparavant. Les Canadiens reçoivent chaque jour de nouvelles informations sur la situation entourant la COVID-19. Il devient difficile de se détacher de ces mises à jour si fréquentes. Pour le grand public, cela peut devenir accablant, et il en va de même pour les personnes qui travaillent dans les salles de rédaction. « Le rythme des nouveaux développements de la pandémie est sans précédent et peut être difficile à suivre. En tant que journalistes, nous sommes conditionnés à gérer le stress dans des délais serrés, mais avec autant de nouvelles et d’annonces, cela semble nous inonder », a déclaré Ben Miljure, journaliste à CTV Vancouver.

L’isolement n’est pas possible

L’isolement ne constitue que très rarement une option pour les membres des médias. À moins que l’un d’entre eux présente des symptômes, les employés sont dans la salle de rédaction et sur le terrain pour recueillir les informations pour informer la population.

Que font les salles de nouvelles pour rester en sécurité?

Dans certains cas, l’équipement offre aux membres des médias la possibilité de se distancer de leurs interlocuteurs. La technologie permet de réaliser des entrevues à distance et de monter des reportages préenregistrés. De nombreux journalistes restent campés dans leur voiture pour maintenir une distance sécuritaire avec leurs collègues.  Alors qu’on conserve le souvenir de l’image de la salle de rédaction animée où tous œuvrent côte à côte, les équipes sont maintenant divisées pour éviter que tout le monde travaille en même temps. « Afin d’assurer notre sécurité en tant que journalistes, la direction a divisé la salle de rédaction en deux équipes », a déclaré Melissa Nakhavoly, journaliste et présentatrice à Citytv, à Toronto. « Chaque équipe ne peut entrer en contact physique avec l’autre. Cela veut dire qu’il y a des moments pendant la semaine où les journalistes et les producteurs travaillent à la maison. Dans mon cas, en tant que présentatrice de fin de semaine, je ne suis plus autorisée à faire des entrevues en personne les fins de semaine. On m’a demandé de ne faire des entrevues que par Skype ou par téléphone. »

L’importance de la crédibilité des sources

Alors que le rythme du cycle des nouvelles s’accélère, les pressions auxquelles sont soumises les équipes qui travaillent déjà avec des ressources réduites augmentent. Les journalistes redoublent d’efforts pour s’assurer de ne pas avoir manqué une information cruciale et tentent de concentrer leurs efforts sur les histoires les plus importantes, afin de les raconter le plus rapidement possible et de la manière la plus juste possible. Nous assistons à une bataille constante pour lutter contre la désinformation dans un contexte où les recherches, les conseils et les impacts de la COVID-19 évoluent tous si rapidement.

De nouvelles informations sont mises en ligne sous forme de graphiques, de messages sur les médias sociaux, d’articles, de balados et plus encore. Ces informations sont partagées de manière virale par le bouche-à-oreille ou les médias sociaux. Pourtant, peu de professionnels de la santé, de chefs d’entreprise, de chercheurs ou de politiciens bénéficient d’une parfaite compréhension des implications de ce virus. Les médias doivent se concentrer sur le partage d’informations factuelles, contenant le moins de spéculation possible et provenant d’experts reconnus dans leur domaine. Les journalistes doivent prendre du recul avant de décider de partager des informations. Il leur faut aussi se baser sur les principales sources d’autorité.  Comme toute modélisation scientifique, financière et sanitaire s’accompagne d’incertitudes qui peuvent changer avec le temps, il est nécessaire de s’appuyer sur des sources telles que le CDC, l’OMS, Santé Canada et le gouvernement pour obtenir des informations crédibles.

Ce que nous pouvons faire pour aider

Les médias permettent à des millions de personnes d’avoir accès aux dernières mises à jour critiques, tout se prononçant avec autorité et en luttant contre la désinformation sur le virus. C’est un moment où le partage d’informations erronées peut avoir de graves conséquences. Alors que le grand public s’efforce de trier les mises à jour qui lui sont communiquées en permanence, il existe des mesures que nous pouvons prendre pour aider à soutenir les médias d’information : ne faites pas confiance à tout ce que vous voyez et effectuez une recherche avant de partager, armez-vous de faits provenant des médias, de sources crédibles et d’organisations officiellement reconnues, tenez la politique à l’écart des conversations et apprenez à accepter l’incertitude du monde dans lequel nous vivons.

C’est le moment où les journalistes ont besoin de soutien sous la forme d’empathie, de compassion et de compréhension face à leur charge de travail écrasante et à la diffusion d’informations stressantes. « C’est un privilège pour nous de tenir le public informé en ces temps difficiles et nous continuerons fièrement de le faire », a déclaré le journaliste Ben Miljure.

Si les nouvelles sont accablantes pour les lecteurs et les téléspectateurs, vous ne pouvez qu’imaginer ce qu’il en est pour les professionnels qui vous fournissent de l’information au quotidien.

Cheryl Holmes À propos de l'auteur
cholmes@casacom.ca
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