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Prêts pour le tsunami ESG?

Pas une journée ne passe sans que l’on entende parler des principes environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). La pression sur les dirigeants s’accentue de toute part. Consommateurs, investisseurs et gouvernements rehaussent leurs attentes et exigent des engagements concrets. Les entreprises qui font la sourde oreille en paieront le prix et se buteront à de nombreux écueils, tant pour accéder au financement que recruter des talents et soutenir leur croissance. Tel un rouleau compresseur, l’ESG est une tendance lourde que les organisations ne peuvent plus ignorer.

Or, selon un récent coup de sonde, les entreprises ne sont pas prêtes à affronter la déferlante. L’Étude Élévation CASACOM, menée avec Léger auprès de 300 organisations de toutes tailles et de secteurs variés au Québec et en Ontario, révèle que 40 % des organisations n’ont aucune stratégie ESG ou RSE (responsabilité sociale d’entreprise, que l’on peut considérer comme l’antichambre du ESG). Seulement 48 % des répondants affirment avoir implanté une telle démarche. 

Autre fait préoccupant, la moitié (52 %) des entreprises intégrant des principes ESG/RSE ne publient pas de rapport. Cela dénote une incompréhension de ce processus rigoureux et transparent basé sur la mesure, l’évaluation systématique et la divulgation.

Par ailleurs, la compréhension du concept de ESG/RSE diffère grandement d’une organisation à l’autre. Plusieurs entreprises indiquent pratiquer l’ESG/RSE en faisant des dons et des commandites, ou en prenant position publiquement sur des politiques ou des enjeux sociétaux.

Les entreprises se butent à des obstacles pour implanter l’ESG/RSE, notamment le manque de temps, l’absence de priorités clairement établies et la difficulté de recueillir des données internes et externes. Le peu d’expertise au sein des organisations constitue aussi un frein majeur.

Prendre les devants

En dépit des embûches, il est essentiel de prendre les devants pour bien se positionner. Les décideurs qui prennent du retard vivront avec les conséquences de leur immobilisme et le ressac ne sera que plus grand. Comme devant tout défi, il importe de réfléchir d’avance et exercer un leadership pour éviter de devoir adopter des mesures sous pression.

Alors, par où commencer ? Trois grandes étapes sont à entreprendre : L’entreprise doit d’abord évaluer ses risques et ses opportunités ESG en lien avec ses parties prenantes. Cet audit peut être mené au sein de l’organisation ou mieux, en externe, pour le recul et l’objectivité. Il faut par la suite voir à mitiger les risques ou exploiter les opportunités décelés. Certains de ces éléments doivent devenir des priorités inscrites au plan stratégique de l’entreprise. Enfin, chacun des objectifs de performance devra faire l’objet d’un suivi serré, être mesuré et puis divulgué.

Enfin, le ton et les moyens de communication entourant cette démarche doivent être choisis avec doigté. L’ESG n’est surtout pas une campagne de marketing ! La crédibilité du processus repose notamment sur la capacité d’impliquer les parties prenantes, en commençant par les employés. La dernière chose qu’une entreprise souhaite est de se faire accuser de greenwashing et se voir forcée de revenir à la case départ.

Alors, êtes-vous prêts à plonger ?

Marie-Josée Gagnon À propos de l'auteur
mgagnon@casacom.ca
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